Mansell : God save the King ! (2/2)

Publié le par Masta

Mansell : God save the King ! (2/2)

Silverstone s’implanta pour de bon en 1987 pour une course qui a consacré l’un des plus beaux exploits de Mansell. Manquant la pole position une nouvelle fois, il fut par la suite retardé par un souci de roue le forçant à s’arrêter aux stands. Le héros national ne se laissa pas démonter comme toujours et se transcenda en tournant une à deux secondes plus vite que son équipier à voiture égale, pour finalement le doubler superbement à trois tours du but. Un véritable triomphe pour Mansell qui vit la foule envahir la piste de joie, déjà...

En 1988, Williams n’était plus au top avec le départ de Honda pour Mclaren. La fiabilité comme la performance du moteur Judd laissaient à désirer et la suspension active, encore en rodage, a apporté bien des soucis à ses pilotes. Sauf à Silverstone. La pluie, la verve de Mansell et le retour temporaire à une suspension passive ont permis de combler ces handicaps. L’Anglais vola presque la vedette à Senna, comme souvent souverain dans ces conditions. Parti onzième, Mansell doubla un à un ses adversaires dans les projections d’eau, et finit deuxième sous les hourras de la foule. Une des rares éclaircies dans une saison à oublier.

En fin de saison, Mansell signa chez Ferrari. Il reste par ailleurs le dernier pilote engagé par Enzo Ferrari avant sa disparition la même année. Après quatre saisons en bleu et blanc, Mansell se retrouvait en rouge, non sans avoir gagné d’emblée au Brésil. A Silverstone, il fut le seul rempart à une domination Mclaren mais une crevaison l’empêcha de défendre ses chances à la régulière. Il conserva malgré tout une deuxième place méritée, derrière Prost.

Douze mois plus tard, le Français devint son équipier, lequel ne put que constater l’audace de son voisin de garage : Mansell passa Copse à fond en qualifications, chose que personne, Prost compris, ne sut reproduire. L’Anglais décrocha enfin la pole devant son public mais en course, la boîte de vitesse semi-automatique de la Ferrari, encore fragile, lâcha son pilote une fois de plus, non sans avoir vu Prost le passer pour la tête. De dépit après une première moitié de saison où il fut totalement effacé par le Professeur, estimant qu’il n’a jamais pu jouer sa propre carte nulle part, Mansell annonça à la surprise générale sa retraite à la fin de l’année. Heureusement pour ses fans, cette déclaration ne fut pas suivie d’effets.

En effet, en 1991, le Lion était de retour chez Williams, où il domina le week-end intégralement : premier à chaque séance d’essais, en pole lors des deux séances de qualifications, en tête de bout en bout en course, et victoire ponctuée du meilleur tour en course. La totale tout simplement, non sans ramener Senna à son stand lors du tour d’honneur après la panne d’essence de ce dernier.

Puis vint 1992, pour ce qui resta son dernier Grand Prix d’Angleterre. Mansell dominait la saison comme rarement, il était donc évident qu’il allait offrir aux spectateurs un one-man-show exemplaire. Ils ont été servis : Mansell signa la pole avec près de deux secondes d’avance sur Patrese et trois sur Senna ! Un exploit salué très... personnellement par Patrese : l’Italien vint après la séance tâter par derrière l’entrejambe de son équipier et lui précisa avant que Mansell ne veuille lui coller un poing dans la figure qu’il voulait juste vérifier qu’elles étaient bien plus grosses que les siennes !

La course fut à l’image de sa saison, non sans signer un meilleur tour là aussi deux secondes plus rapide juste pour les fans (au grand dam de Patrick Head) et l’emporta à domicile une quatrième et dernière fois, avec la foule envahissant la piste comme en 1987. Cette fois, Mansell dut leur préciser de ne rien détacher de la voiture, pour finalement trouver refuge dans une ambulance afin de revenir entier sur le podium !

L’Anglais déchaînait les passions outre-Atlantique, et ceux-ci le gonflaient à bloc en retour. Il ne s’en est jamais caché :

"C’est grâce à eux que j’ai été capable de faire certaines choses durant ces années. Et je leur ai rendu la pareille. Ils savaient que quand j'étais de retour pour le Grand Prix, j'étais prêt à me tuer pour eux"

"Il me semblait que tous les Grands Prix de Grande-Bretagne étaient pour moi – à tort ou à raison. Cela peut paraître arrogant mais il faut y aller dans cet état d'esprit Si vous ne l'avez pas pour battre les autres, ils vous battront. Mon état d'esprit me permettait de quitter les stands réservoirs pleins et de faire cinq tours qualif. Je leur cassais le moral à tous".

Nul n’aura autant galvanisé le public britannique que Nigel Mansell. N’en déplaise à Lewis Hamilton ou Jenson Button.

Mansell sur la fameuse 639 à boîte semi-automatique. Une Ferrari construite par John Barnard... en Angleterre !

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