Olivier Panis : Tenir bon la BAR... (2001-2002)

Publié le par Masta

Olivier Panis : Tenir bon la BAR... (2001-2002)

Une fois le défi McLaren relevé avec mention, Olivier Panis retrouva ce qu’il désirait avant tout : un volant en Grand Prix dans une équipe au potentiel intéressant, en l’occurrence BAR-Honda. Fondée par Craig Pollock et Adrian Reynard, l’équipe tournait principalement autour de Jacques Villeneuve (managé par… Pollock) mais elle décida de changer son fusil d’épaule pour continuer à progresser. Le zéro pointé de 1999 fut rattrapé par une belle série de points de la part du Québécois dont la côte était au zénith. Désirant aller au bout de son idée, il repoussa les offres de Benetton et McLaren pour continuer l’aventure. Un mauvais calcul au final, mais peut-on lui reprocher cela…

Des espoirs au désespoir

En attendant, on attendait beaucoup de l’équipe avec ce duo francophone. L’idée était que BAR devienne la meilleure équipe en dehors de McLaren et Ferrari. Ce ne fut jamais réellement le cas : non seulement Williams verrouilla la troisième place avec un moteur BMW rôdé plus vite que prévu mais en plus Bridgestone pêcha petit à petit face à Michelin qui effectuait son grand retour. BAR, équipé des pneus nippons, en pâti en conséquence face à Benetton et Jaguar mais de manière générale, la 003 n’était pas aussi bonne qu’elle aurait dû l’être. En vérité, elle n’avait aucun problème particulier mais n’était tout simplement pas assez rapide. Panis avouera avoir eu une meilleure impression avec la monoplace de 2000 qu’avec celle de 2001. Pas un bon signe.

Le début de saison donna cependant quelques signes positifs avec Panis finissant quatrième dès son retour en Australie… pour être mieux rétrogradé en septième place. Il fut la première victime de la pénalité ajoutée au temps total de course (25 secondes ici) pour un dépassement sous drapeau jaune qui n’a jamais été capté par la réalisation télé… Il fit aussi bien au Brésil en conservant les trois points cette fois-ci mais c’était le podium qui était à sa portée avant un arrêt-gag digne des pires heures de Williams, avec Villeneuve à un tour retardant son équipier dans les puits. Il fut dispensé de tout avatar en Autriche lorsqu’il finit cinquième et marqua… ses deux derniers points de l’année. Si Villeneuve monta deux fois sur le podium, ce fut des performances circonstancielles, surtout en Allemagne où il n’avait même pas le rythme pour marquer des points.

En effet, la performance s’éclipsa petit à petit dans la deuxième moitié de saison, si bien que Panis se retrouva parfois à lutter avec des Arrows ou la Minardi d’un certain Fernando Alonso à Suzuka… La fiabilité fit aussi défaut aux moments propices comme à Monaco ou à Montréal où il s’était superbement qualifié sixième. De manière générale, Panis mena la vie dure à son équipier le samedi après-midi, corrigeant ainsi les faiblesses de ses premières années, même si les Top 10 se firent plus rares par la suite.

A ce propos, Panis s’entendit parfaitement avec Villeneuve. La francophonie aidant certes, mais Olivier connaissait déjà Jacques, un des rares à avoir pris de ses nouvelles après son accident de Montréal 1997. Le Québécois étant pourtant réputé pour être quelque peu difficile à gérer mais aucun nuage ne vint brouiller leur relation, ce même après un accrochage commun au départ du Grand Prix d’Angleterre. Renouveler ce duo était donc logique et attendu. Se débarrasser de Craig Pollock pour amener David Richards en toute fin d’année, déjà moins. Panis eut beau prétendre qu’il n’a guère été exposé aux intrigues politiques assez courantes durant les premières années de BAR, ce changement de direction tend à prouver le contraire. De manière générale, Olivier conserva un discours positif et policé qui tranchait avec celui plus coloré et libéré de son ami canadien, ce qui facilita également son intégration.

De mal en pis…

Olivier Panis : Tenir bon la BAR... (2001-2002)

C’est à partir de 2002 que la malchance caractéristique de Jean Alesi vint rendre visite au dernier Français en course : sept abandons lors des sept premières courses ! Une fiabilité digne de l’année initiale mais pire encore, les performances n’ont aucunement progressé, que du contraire, côté châssis comme moteur. Richards réorganisa l’équipe technique en conséquence avec le compétent Geoff Willis à la barre mais il était clair que 2002 n’allait en rien satisfaire Villeneuve et Panis. Willis déclara même que certains éléments de la 004 étaient abominables ! Partant de là…

Pourtant Panis continua à se retrousser les manches en dépit de ces déceptions répétées. Des points éventuels lui échappèrent à Barcelone et Hockenheim à cause de la mécanique tandis que des attaques maladroites de Jenson Button et Takuma Sato l’exclurent de la lutte à Monaco et Magny-Cours. Il fallut attendre Silverstone pour que l’équipe marque ses premiers points grâce à une excellente gestion de la météo. Panis fit aussi parler la poudre à Monza en multipliant les dépassements grâce à une stratégie décalée. Le reste du temps, la monoplace ne voyait pas le drapeau à damier (trois moteurs cassés en trois jours en Belgique !) ou continuait à se traîner dans le ventre mou du peloton. Il arriva même que la BAR parte depuis la huitième ou neuvième ligne…

Avec David Richards rentrant rapidement en conflit avec Villeneuve quant à son salaire excessif par rapport à son rendement, on pouvait penser que Panis allait stabiliser sa place dans l’équipe. Pollock avait même déclaré en 2001 que Honda préférerait travailler avec lui que son équipier ! Hélas pour le Français, Villeneuve avait un contrat en béton et s’attachait mordicus à son objectif de base tandis que Richards récupérait avec plaisir Jenson Button, lâché par Renault. Panis se retrouva ainsi dans une situation quelque peu paradoxale, avec un patron souhaitant le conserver tout en lui faisant indirectement comprendre qu’il ne serait plus de l’aventure ! Autre ironie : alors que Richards souhaitait se débarrasser de Villeneuve, c’est Olivier qui ne bénéficia plus du développement de la voiture dans la dernière partie de saison. Ceci avait une certaine logique dans le sens que le pilote avait conclu un accord pour 2003 avec le rival Toyota…

Ainsi, Olivier quittait une équipe à qui il avait donné entière satisfaction. Le problème, c’est que l’autre constructeur Japonais avait encore beaucoup de progrès à faire…

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