Les Grands Prix maudits : Alain Prost

Publié le par Masta

Les Grands Prix maudits : Alain Prost

La Formule 1 n'a pas toujours été juste ni logique envers ses pilotes. Certains Grands Prix ont particulièrement réussi à quelques pilotes : Michael Schumacher et la Belgique, Ayrton Senna et Monaco, Alain Prost en France et au Brésil, etc. Or ces mêmes grands pilotes ont parfois connu une réussite inversement proportionnelle à leur talent sur d'autres tracés ou dans d'autres pays si bien qu'ils n'ont jamais pu s'y imposer malgré moult tentatives. Revenons ainsi sur ces anomalies de la Formule 1.

Le Grand Prix du Hongrie a pris racine dans le calendrier depuis bientôt trente ans. Bien que peu populaire auprès des observateurs et des pilotes, il fut le théâtre de quelques exploits ou faits marquants : Nigel Mansell l’emportant en 1989 en étant parti douzième, la fameuse envolée de Damon Hill sur sa modeste Arrows en 1997, la première victoire de Fernando Alonso en 2003 sur la Renault, ou la course folle de 2006 qui sourit à Jenson Button. Or un champion du Monde échoua systématiquement en terre Magyar et non des moindres : Alain Prost.

Le Français n’a jamais été un pilote qui cachait ses opinions. Dans son ouvrage Maître de mon destin paru en 1988, il fustigea les organisateurs du Grand Prix de Hongrie, déclarant que bien "qu’ils avaient fait de gros efforts" il leur reprochait surtout "de n’avoir pas fait, avec les moyens dont ils disposaient, un circuit plus beau que celui-là". Le Professeur aurait même affirmé au journaliste Johnny Rives que "Jerez et Budapest, c’est pas des circuits !". Cela eut le mérite d’être franc !

Ironie du sort, la première édition du Grand Prix de Hongrie se déroula en 1986 pour le centième Grand Prix de Prost. Qualifié troisième, le Français fut assailli de soucis techniques avant de s’accrocher avec la Ligier de René Arnoux. Douze mois plus tard, sa McLaren ne pouvait plus viser la victoire, dominée par les Williams-Honda. Prost se contenta d’une course d’attente bouclée au troisième rang, à près d’un tour du vainqueur, Nelson Piquet.

1988 fut plus brillant : parti septième après des soucis divers, il remonta un à un ses adversaires et manqua de peu la victoire après un superbe duel avec son rival préféré, Ayrton Senna, comme souvent cette année-là. En 1989, la McLaren n’était plus si dominatrice, si bien que Prost choisit d’assurer les points intermédiaires, avec la quatrième place.

Ce fut son dernier résultat dans le top 6 à Budapest. En effet les éditions 1990 comme 1991 sur Ferrari furent à oublier. Huitième en qualifications la première année, il abandonna sur casse de la boîte de vitesses. S’il se qualifia mieux la seconde année (quatrième), le résultat fut le même : nouvel abandon, sur casse moteur cette fois.

1993 ne lui sourit pas davantage malgré sa Williams FW15C gavée d'électronique : son embrayage, qui lui a souvent joué un mauvais tour cette saison, le fit caler sur la grille, l’obligeant à partir dernier. Remonté comme un avion jusqu’à la quatrième place, son aileron arrière se mit à vibrer dangereusement. Un retour aux stands pour réparer s'imposait. Il perdit toute chance de bien figurer et termina son escapade hongroise en douzième et dernière place...

Sa carrière en tant que pilote F1 s’est conclue quelques mois plus tard mais il revint en tant que patron d’écurie en 1997 après avoir racheté Ligier. Si sa première expérience au Hungaroring à ce poste s’est soldée par la sixième place in extremis de Shinji Nakano, les Prost firent chou blanc par la suite, qu’elles se retrouvent à l’arrivée (en 1998 et 1999), ou non (en 2000 et 2001).

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