L'aventure Midland : un petit tour et s'en va...

Publié le par Masta

L'aventure Midland : un petit tour et s'en va...

Alors que Bernie Ecclestone s’est époumoné durant trois décennies pour que la Russie obtienne enfin son Grand Prix, l’ex-URSS avait déjà fait excursion dans le milieu de la Formule 1 il n’y a pas si longtemps, avant les passages de Vitaly Petrov puis de Marussia.

Après avoir investi quelques roubles dans la pathétique équipe Life en 1990, la Russie fit à nouveau parler d’elle fin 2004 : un Canadien d’origine russe nommé Alex Schnaider annonça l’arrivée de la première équipe russe en Formule 1 pour 2006 au plus tard. Cet individu était à la tête du Midland Group, une société spécialisée dans la fabrication d’acier qui voyait la Formule 1 comme un moyen d’accroître son développement : "le parfait outil pour faire connaître Midland tout autour du Monde" selon Schnaider.

Si l’ambition se concentrait davantage sur les retombées commerciales que sur l’aspect sportif, Schnaider affirma à qui voulait l’entendre que son équipe n’allait pas se contenter de faire figuration. D’où l’embauche de quelques têtes connues dans le milieu telles que Gianpaolo Dallara, fondateur de la marque de châssis du même nom, et Trevor Carlin, team manager à succès dans les formules de promotion.

Pour faciliter son entrée, Midland profita de la santé déclinante de Jordan pour racheter l’équipe début 2005 afin de bénéficier d’une structure pré-existante. Cela permit aussi à l’équipe d’éviter de régler la facture réservée aux nouveaux arrivants, qui s’élevait alors à 48 millions de dollars, et à Jordan de partir la tête haute après quelques casseroles et un retentissant procès perdu contre Vodafone. Comme pour Tyrrell, rachetée par BAR fin 1997, la dernière année de la future ex-équipe d’Eddie Jordan allait être une année de transition avant les vrais débuts en 2006.

La saison 2005 ne fut marquée que par la régularité de Tiago Monteiro qui termina 18 courses sur 19 et qui monta sur le podium à Indianapolis. La course fut, on le sait, marquée par le retrait de toutes les équipes Michelin suite à l’explosion de pneumatiques français au cours des essais ! En dehors de cela, l’équipe s’efforça de ne pas se faire devancer par Minardi, ce qu’elle réussit dans l’ensemble. Cela n’empêcha pas la construction du châssis 2006 en interne et non chez Dallara. Le départ de Trevor Carlin, en conflit avec le directeur général de l’équipe et homme de confiance de Schnaider (un certain Colin Kolles), ne fut pas non plus trop douloureux.

Ce ne fut pas mieux en 2006, malgré les efforts de Monteiro et de Christijan Albers : aucun point marqué malgré quelques belles qualifications du Hollandais. Celui-ci s’attira cependant les foudres du paddock pour son attitude volontiers provocante mais fut un des rescapés du... rachat de l’équipe, et ce avant même la fin de saison ! Dès le Grand Prix de Chine, on vit les Midland, alors en rouge et noir, passer à l’orange et prendre le nom du Spyker, un petit constructeur hollandais de voitures de sport. Celui-ci racheta l’équipe pour 135 millions de dollars, là où Schnaider s’était acquitté de Jordan pour cinq fois moins !

Le mécène s’était acquitté de sa tâche avec brio : racheter une équipe au rabais, profiter de l’exposition importante de la F1 et la revendre au prix fort au plus offrant. Spyker dura cependant à peine plus longtemps et laissa Vijay Mallya et Force India prendre les reines de l’équipe basée à Silverstone. Aujourd’hui, l’ex-Jordan a retrouvé la place qui était la sienne durant une bonne partie de son histoire : le haut du milieu de grille. Schnaider oublia bien vite la F1, et inversement...

Un passage à l'orange néerlandais avant même la fin de saison : la discrétion selon Midland

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